Sommaire :
En
In memoriam, les Écrevisses ;
lUrbi et orbi est en persan.
Et un supplément sur l'Effet
de serre.
L'ensemble des articles est en ligne (L).
PROBLÉMATIQUES ET DÉBATS
Évaluer limpact des pesticides sur lenvironnement (par Hayo van der Werf ) ; Christianisme et nature : une histoire ambiguë (par Sandrine Petit ) ; Un phénomène mal connu : les élevages de loisirs autour des villes (par Bénédicte Roche, François Labouesse, Charles-Henri-Moulin et Marc Dimanche ) ; De lagriculture péri-urbaine à lagriculture urbaine (par André Fleury et Pierre Donadieu ).
Repères dans le PAF
Le paradoxe démocratique (par Jean-Marc Lévy-Leblond ) ; La valorisation agronomique des sédiments marins de la Rance (par Jeanne Bourret ) ; La loi dorientation agricole : l'avis du Conseil économique et social.
Autres repères, autres paysages
Oiseaux volés (par Christin Kocher Schmid)
ON EN PARLE ENCORE
Le métier déleveur et la zootechnie moderne (C30)
COLLOQUES
Comptes rendus : Aliments et culture (par Jean-Louis Flandrin).
Annonces : les annonces ont été ou sont encore inscrites dans les pages Colloques.
APPELS DOFFRES
(sont en ligne depuis qu'ils nous ont été
communiqués.)
BIBLIOGRAPHIE
On a lu, on a vu ; On signale (livres comptes rendus, périodiques, documents, plaquettes et autres).
Et les dessins de Rousso.
Ci-dessous, quelques lignes à propos de chacun des principaux articles
[R] Évaluer
limpact des pesticides sur lenvironnement
(L)
On sait que lemploi des pesticides en agriculture peut avoir des effets
indésirables sur lhomme comme sur le milieu. Les pratiques de
lagriculture intégrée ont pour but déliminer
de telles sources de pollution. Dans ce cadre, les agriculteurs ont besoin
dinstruments pour mesurer limpact des pesticides sur
lenvironnement. La question posée est en deux parties : quels
facteurs prendre en compte et comment quantifier limpact ? Lauteur
répond à la première en passant en revue létat
de la science sur, dune part, la dispersion des pesticides dans
lenvironnement et, dautre part, sur leurs caractéristiques
toxicologiques, les deux aspects déterminant leurs effets sur les
milieux. Concernant le second volet de la question, six méthodes modernes
sont examinées en précisant le choix, la transformation et
lagrégation des paramètres à relever. Pour terminer,
une discussion sur lintérêt de la modélisation.
[résumé de lAuteur]
Par Hayo van der Werf, INRA, station dAgronomie, BP 507, 68021
Colmar
vdwerf@colmar.inra.fr
[R] Christianisme
et nature : une histoire ambiguë
(L)
Le christianisme sest vu (notamment par Lynn White, 1967) accusé
dêtre à lorigine de la crise environnementale et
davoir bouleversé les relations de lhomme à la
nature. La Bible, pour qui lhomme et la nature sont la création,
encourage ici à la « domination », là à
lobservation de la nature. A partir du Moyen Âge, les avancées
techniques - celles dans le domaine agricole particulièrement -
déclenchent une première rupture ; puis viennent Galilée
et Descartes et la vérité technique se substitue à la
vérité religieuse, lanthropocentrisme au théocentrisme.
Aujourdhui, le religieux semble sorti dune période de
déclin et accompagne bien des mouvements écologistes sans apporter
de réponse claire. Contradictions et ambiguïtés perdurent...
Par Sandrine Petit, CIRDES, BP 454 Bobo-Dioulasso (Burkina Faso).
Sandrine.Petit@orleans.ird.fr
[R] Un
phénomène mal connu : les élevages
de loisirs autour des villes (L)
Autour de Montpellier (Héraut), à moins dune heure de
voiture, lélevage de chevaux de selle et dânes de
compagnie est en plein développement. Comment étudier cette
forme délevage, déterminer où elle se pratique,
les liens quelle entretient avec la ville, les publics quelle
satisfait, les milieux quelle occupe, les rapports quelle a avec
les autres usages des espaces ? Une fois définis, les «
élevages de loisir » sont recensés. Lenquête,
sur un échantillon, fait ressortir 4 types déleveurs
à caractère privé : les sportifs, les adeptes des loisirs
équestres, les amateurs danimaux de compagnie, ceux qui ont
besoin deux en tant que signe « de ruralité ». Ensemble
ils occupent 3% de la surface de la zone, soit plus que la vigne. Ils sont
dans des situations très différentes : les motivations, les
statuts personnels des éleveurs et fonciers des exploitations, les
ambitions des uns et des autres sont très divers. Loffre comme
la demande sont assez disparates. Sans compter la production dherbivores
pour lentretien foncier, une activité tout juste émergente.
Un tableau propre au lieu de létude, un travail qui devra être
étendu à dautres zones.
Par Bénédicte Roche, INRA-SAD-LECSA, 2, place Viala, 34000
Montpellier cedex 1,
François Labouesse, INRA-ESR, ibid.,
Charles-Henri Moulin, ESAM Zootechnie, ibid.,
moulinch@ensam.inra.fr et
Marc Dimanche, SIME, domaine de Saporte, 34970 Lattes.
[R] De lagriculture
péri-urbaine à lagriculture urbaine
(L)
Comme son nom lindique, lagriculture péri-urbaine est
celle qui se trouve en périphérie de la ville. Dans le cas
où elle nest pas seulement mitoyenne mais entretient avec la
ville des rapports fonctionnels réciproques, elle est agriculture
urbaine. Les forêts péri-urbaines - productrices de bois - sont
devenues, au cours du XIXe siècle, des parcs urbains - producteur
de loisirs. Les activités agricoles, bien différentes, ne
pourraient-elles pas connaître la même évolution ? Elles
nourrissaient les citadins de produits frais. Menacées par lavance
du béton, elles offrent cueillettes et promenades, entretenant avec
la ville des relations de marché. Comment réguler lespace
péri-urbain en une ceinture verte utile et agréable ? En confier
laménagement aux services despaces verts et se trouver
face à des parcs fragiles, monotones, dévoreurs
dinsecticides ? Y (ré)implanter la forêt ? Mais celle-ci
ne satisfait quune partie des besoins éducatifs, esthétiques
et de loisirs des gens. Ce sont les campagnes urbaines quil faut installer
dans le cadre dun projet politique à long terme, sur des bases
paysagistes et aménagistes. Ceci à linstar de ce qui
est déjà en place autour de Grenoble ou dOttawa ou dans
le Val-de-Marne, à linstar des projets des Community forest
en Grande-Bretagne ou du projet Città, Castelli, Ciliegi à
Bologne. Dans une telle agriculture urbaine, lagriculteur est
conforté dans son métier, lespace est utilisé
au mieux, le paysage est agréable, les voisins vont sy promener
et cultiver des jardins... une plurifonctionnalité quil convient
de garantir à ses animateurs et bénéficiaires.
Par André Fleury, École nationale supérieure
du paysage, 4, rue Hardy, BP 819, 78009 Versailles cedex,
vers-ensp-apu@calvanet.calvacom.fr
et Pierre Donadieu, ibid,
vers-ensp-nts@calvanet.calvacom.fr
[R] Le paradoxe
démocratique (L)
Le grand projet des Lumières nous a longtemps laissé croire
à une alliance naturelle et constructive entre science et
démocratie. Mais ce nétait quun beau rêve
dont nous commençons à peine à nous éveiller.
[chapô du journal]
Par Jean-Marc Lévy-Leblond [Article repris, avec laimable
autorisation de la revue, du dossier que Le Monde de léducation
a consacré à la Science (n°245, février 1997)].
[R] La valorisation
agronomique des sédiments marins de la Rance
(L)
Goémon, maërl, tangues : autant damendements naturels
tirés du bord de mer ou des estuaires par les cultivateurs bretons...
qui les ont abandonnés au profit, notamment, de la chaux. Par ailleurs,
la Rance senvase : on a construit des pièges à
sédiments et beaucoup dagriculteurs renouent volontiers avec
les anciennes pratiques, bien que leur mise en uvre soit assez difficile.
Dautres sont sceptiques, attendant des résultats nets
dexpérimentations agronomiques, refusant de manipuler ces
matériaux boueux et salés avec leurs engins. Il faudrait augmenter
la taille des pièges pour résoudre le problème de
lenvasement et améliorer les conditions de « livraison
» à lagriculteur (qualité garantie, transport...)
pour que cette pratique sinstalle vraiment.
Par Jeanne Bourret,
bourret@ebene.inapg.inra.fr
[R] La loi dorientation
agricole : l'avis du Conseil économique et social
(L)
Il faut reconstruire les fondations dun pacte avec la nation pour que
le secteur agricole affronte le dur contexte communautaire et international,
tout en faisant prévaloir le « modèle français
». Partant du constat que la mondialisation saccélère,
lEurope agricole est en perpétuelle mutation et lagriculture
française se trouve à la recherche dun nouvel
équilibre, lavis du CES énonce une série de
propositions : une économie agricole et rurale au service des hommes,
contribuant aux équilibres territoriaux et à la préservation
des ressources naturelles, à lécoute des consommateurs
; une formation adaptée et des missions de recherche redéfinies
pour relever les nouveaux défis. Un choix qui doit être source
de modernité, de sécurité, defficacité
et déquilibre.
Par le Conseil économique et social, 9, place dIéna,
75775 Paris cedex 16.
ces.sg@wanadoo.fr
[R] Oiseaux volés
(L)
Nous prisons le côté sauvage de la nature. Lornithologue
suisse au fin fond de la Nouvelle Guinée relâche - en bon ami
de la nature et de la vie sauvage - les oiseaux quil a capturés
avec un super-filet. Les indigènes qui veulent les manger seraient-ils
des voleurs doiseaux ? Remarquables par la partition quils font
entre jardin (ensoleillé, fertile, cultivé, durable, rassurant,
domaine des femmes) et la nature sauvage (la forêt sombre,
déboisée autant que besoin, ombreuse, ombrageuse, où
ne saventurent que les hommes), seraient-ils très différents
des compatriotes du naturaliste avec leur coutume de façonner au village,
à partir dun arbre orné de plantes grimpantes, un avatar
de la forêt, pour le plaisir des yeux ? Seraient-ils si différents
ces nombreux Bâlois qui composent, pour admirer la nature à
domicile et sans avoir à saventurer dans les sylves, des jardins
miniatures avec rocailles et plantes alpines ?
Par Christin Kocher Schmid, University of Kent, Kent CT2
(Royaume-Uni)
C.Kocher@ukc.ac.uk
[R] Le rôle de
léleveur
Lanimal, pour la plupart des gens, est un substitut affectif, un
témoin (lointain) de la nature, un partenaire de loisir, tandis que
lélevage a presque disparu. Le public na pas accès
aux « ateliers » fermés, isolés et daucuns
critiquent avec violence ses aspects « modernes » et notamment
leffacement de léleveur. Or, comparant les systèmes
de logement des truies gestantes en enregistrant tous les indices
dinconfort, il ressort que la pratique de léleveur influe
plus sur le nombre de boiteries, lésions, tics, etc. que le fait de
maintenir les animaux dehors ou sur caillebotis en porcherie...
Par Jean-Pierre Signoret, INRA-CNRS Comportement animal, 37380 Nouzilly
signoret@tours.inra.fr
[R] Aliments et
culture (L)
Lensemble des choses capables de nourrir lhomme est partagé
entre le comestible et lincomestible, de façon bien différente
selon les peuples et les siècles. Et bien des aliments
irremplaçables ici sont inconnus là-bas et vice versa... Les
interdits religieux sont directement ou indirectement à lorigine
de bien des habitudes alimentaires et le cas du melon illustre bien la
persistance de règles diététiques antiques. Les aliments
et les mets distinguent dailleurs les classes sociales et étaient
eux-mêmes hiérarchisés dans la « grande chaîne
de lêtre ». Ou comment les relations aliments-culture sont
toujours et partout dans notre assiette et dans notre verre.
Par Jean-Louis Flandrin, 2, rue Charbonnel, 75013 Paris.
Après la visite des dernières
nouveautés offertes sur les pages Web de linfoservice du
Courrier, une question existentielle (et très à la mode)
est posée : « à quoi peut bien servir Internet ? »
et trois cas sont examinés en guise de contribution au débat
(infini) sur la question : lachat de terrains (agricoles) sur la Lune,
un serveur pour le monde agricole - Terre-net - et
lentomologie sur la Toile.
Par Alain Fraval, INRA-DPEnv.
C. Larrère et R. Larrère : Du bon usage de la nature et M.C. Gonseth, J. Hainard, R. Kaher : Natures en tête (par Pierre Donadieu, sous le titre Entre drame et tragédie : le bon usage de la nature) ; P. Puytorac et al. : LAuvergne, P. Martin : La nature méditerranéenne en France et C. Dentaletche : Les Pyrénées (par Jacques dAguilar) ; Une forêt dans la tête : la forêt européenne, plaines et collines (cédérom, par Sophie Le Perchec et A.F.) ; Syco : à la découverte de la forêt méditerranéenne (cédérom, par A.F. et S.L.P.) ; Olivier de Serres : Le théâtre dagriculture et ménage des champs (par Pierre Donadieu).
Rio pipo (5 ans après le Sommet de la Terre...) ; Touristes, vous risquez de vous retrouver en short ! (la CITES contre le trafic danimaux) ; Vive le tout faux ! (les engins à moteur de jardin sont particulièrement polluants) ; Ethique botanique (le code de lAFCEV) ; Les limites du progrès (de la nomenclature des engins de nettoyage) ; Mieux vaut être rétrograde que plantigrade... (les entreprises françaises et lécomanagement) ; Où lon ne verra plus repasser les limaces (molluscide assisté par ordinateur) ; La charrue avant les bufs (les biotechnologies mises en avant aux USA) ; Le petit atomiste (trisecteur sur plage) ; Emplois verts (Dominique Voynet et al.) ; Cinquantenaire (les extra-terrestes en agronomie).
Climats : ce qui va changer (par Frédéric Lewino) ; Relever le défi de leffet de serre par le marché ? Mythe ou réalité, éthique et efficacité (par François Falloux) ; Résumé à lintention des décideurs : aspects socio-économiques de lévolution du climat (par le GIEC) ; Changements climatiques et effet de serre. Des réponses existent... Reste à les mettre en uvre (par Antoine Bonduelle et Hélène Connor).
[R] Climats : ce qui
va changer (L)
Une certitude scientifique : l'effet de serre dû à l'activité
humaine va bouleverser le climat de la planète. Les accidents climatiques,
tels que les inondations de l'Oder, sont peut-être les prémices
de ce chambardement. Paris sous la mer n'est qu'une image. Mais la Terre
entre dans une zone de turbulences.
[chapô de la revue]
par Frédéric Lewino [article repris du Point
du 9 août 1997, avec l'aimable autorisation de la revue]
[R] Relever le défi
de leffet de serre par le marché ? Mythe ou réalité,
éthique et efficacité (L)
Les gaz à effet de serre (CO2, CH4 et NO2), en s'accumulant dans
l'atmosphère, vont entraîner des perturbations graves du climat
et conduire, notamment, à l'ennoyement de zones basses, très
peuplées, de contrées du Tiers-Monde. Presque tous les experts
s'accordent sur ce scénario. Ainsi ceux du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Comment
réduire efficacement les émissions de CO2 ? Par des mesures
conjointes entre, par exemple, un pays développé (qui a
le savoir-faire et les moyens mais chez qui toute réduction
supplémentaire coûte extrêmement cher) et un pays
sous-développé (sans grands moyens mais où il est
relativement facile de réduire significativement les dégagements
de CO2). Ceci ouvre un marché, pas forcément bien vu de chacun,
qui doit en tous cas être réglementé et encadré.
par François Falloux, Banque mondiale AFTES, Environmental
Adv. J3137, 1818 H Street NW, DC-20433 Washington DC (Etats-Unis)
Ffalloux@worldbank.org
[R] Résumé
à lintention des décideurs : aspects socio-économiques
de lévolution du climat (L)
Chargé de chargé de procéder à des «
évaluations techniques des aspects socio-économiques des effets
de l'évolution du climat, de l'adaptation à ces incidences
et de son atténuation, à court et à long terme et sur
les plans régional et mondial », un sous-ensemble du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), livre ici un
texte riche, où chaque expression a été pesée.
En 11 chapitres : - Introduction ; - Portée de l'avaluation ; - Cadre
décisionnel pour gaire face à l'évolution du climat
; - Equité et considérations d'ordre social ; - Equité
entre générations et actualisation ; - Applicabilité
de l'évaluation des coûts et des bénéfices ; -
Coût social du changement climatique résultant des activités
humaines : dommages imputable sà l'augmentation des gaz à effet
de serre ; - Evaluation générale des stratégies ; -
coût des diverses possibilités d'intervention ; - Modèles
d'évaluation intégrée ; - Evaluation économique
des instruments de lutte contre les gaz à effet de serre.
par le GIEC, immeuble OMM, 41, av. Gyuseppe-Motta, CP 2300, 1211
Genève (Suisse)
IPCC_sec@gateway.wmo.ch
[R] Changements
climatiques et effet de serre. Des réponses existent... Reste à
les mettre en uvre (L)
Dans la perspective de la conférence de Kyoto (1er au 12 décembre
1997), les Etats-Iles, très menacés par les conséquences
d'un réchauffement planétaire, demandent une réduction
forte des émissions de CO2. Face à eux, les Européens
sont "timides" et les Etats-Uniens "cyniques". Mais même un compromis
"au rabais", graâce aux ONG et aux associations, pourra relancer les
pratiques alternatives.
par Antoine Bonduelle et Hélène Connor, Réseau
action climats-France, 7, imp. Charles-Petit, 75011 Paris.
racf@wanadoo.fr
Ce numéro
31, tiré à 10 500 exemplaires, est adressé à
9 700 destinataires.